dimanche 25 novembre 2007

Jeudi 06/09/2007

Ce matin c’est gueule de bois... Franz et moi avons vraiment mal dormi car il m’a refilé son rhume. Patrice me réveille car nous sommes à un arrêt. J’enfile mon pantalon par-dessus mon pyjama et nous descendons. Il fait gris à Krasnoiarsk mais pas froid. Le paysage a changé, c’est davantage vallonné et nous retrouvons la taïga. Des animaux, vaches, chèvres, chevaux, les arbres roussissent, les maisons ont des toits pointus, probablement à cause de la neige.

Je me suis pris une douche au verre, la fenêtre des chiottes ouverte, c’est supportable. Nous avons acheté du chocolat russe, il est léger et plein de bulles ! J’ai donné un aspegic à Franz qui dort comme un sonneur. Hier soir, Max a parlé de la guerre en Tchétchénie, on n’en saura pas plus, il a invité Patrice à venir à Vladivostok et pourquoi pas !


Nous avons aussi eu un beau coucher de soleil. C’est amusant mais dans ce train, les gens dorment beaucoup, à la sieste du matin ; Patrice a testé le café du bar, aux aurores, il semble que ça s’apparente à du café turc, donc différent du lyophilisé qu’on nous sert le matin. Toujours cette impression de pauvreté des maisons. Parfois, les elles sont peintes en bleu ou vert. Nous commençons à voir des couleurs automnales. Ca devient un peu plus rose. Partout des garages rouillés pour les voitures l’hiver. Cette fois, il pleut ! Patrice fait justement remarquer que depuis que nous avons des groupes de touristes dans le train, les haltes font un peu zoo. Nous achetons des pirojkis au chou et des mandarines à de petites babouchkas. Hier, frayeur ! notre Italienne pensait avoir perdu son fils à une halte, dieu merci, il était remonté dans le wagon d’à côté. Le chef de train m’a dit en passant : poezd ne jdaiot : le train n’attend pas… je pense qu’il y a déjà eu des malheureux restés sur le quai…


Ma crève augment et je sombre dans une torpeur semi-comateuse, telle que Franz, digne représentant de l’empire austro-hongrois, je pense qu’il ne fait pas loin de 2 mètres…


Le paysage change et on commence à percevoir des fougères russes ainsi que quelques arbres jaunes. C’est vraiment magnifique.


Ce soir, pas de jeu, ni de beuverie, nous sommes sages. Patrice est le seul à tenir encore le coup ! Arrivée à Irkoutsk à 2 heures du matin : 7 heures, heure locale. Nous sommes accueillis par une charmante jeune fille à la descente du train, qui nous emmène chez l’habitant, une maison de bois et de briques, gardée par un chien féroce. C’est moderne comme chez nous il y a trente ans, ça me rappelle Weimar après la chute du mur de Berlin… Décidemment, cette Russie n’est pas riche.


Nous prenons un bon petit déjeuner, rencontrons Arnaud, environ mon âge, qui fait du tourisme depuis 10 ans à Irkoutsk. Il part de la hausse des prix et du fait qu’on peut demander n’importe quoi sans vergogne. Dit que c’est beaucoup plus relâché du point de vue flic qu’à Moscou et qu’on est loin là…